Born to be a Maniac
SKWAK
Exposition du 29 Janvier au 8 Avril 2008
Pour ouvrir cette nouvelle année, il vous est offert une incursion unique
dans un espace à part, celui de Skwak
ou plutôt de ses “Maniacs”,
personnages d’abord drôles puis inquiétants peuplant son univers graphique.
D’ailleurs, les habitants du "Maniac
World " ne cessent de sourire et leur rictus monstrueux apparaît
comme particulièrement ambigu puisque l’on ne sait s’ils tentent de nous
séduire ou s’ils nous amadouent pour mieux nous croquer. Si ce monde parallèle,
foisonnant et coloré amuse et enjôle (dans un premier temps), il se révèle
écrasant et suffocant lorsqu’on le pénètre plus profondément.
En fait, c’est une planète contaminée, dénaturée qui nous est donnée à
voir, peuplée par les "Maniacs",
des humains dégénérés, comme touchés par une contamination mystérieuse les
rendant toujours plus mauvais, calculateurs, malsains et cruels. Evoluant dans
les compositions de Skwak qui, à
l’image de ce macrocosme, peuvent sembler chaotiques dans cette profusion
d’éléments et de couleurs, ils tissent une société sans foi ni loi en proie à
la surconsommation, à l’exorbitance, à la surabondance. A la fois merveilleux
et étouffant, le "Maniac World"
est le pur produit de ces habitants, sur pollué par les agressions et
dégradations en tous genres avec comme objectif "toujours plus" : Toujours plus d’argent, de sexe, de pouvoir.
Mais il paraît aussi enchanteur car les Maniacs
le chérissent et l’entretiennent dans sa déchéance, et il représente pour eux
un véritable paradis. C’est pourquoi les toiles de Skwak sont si vives et attirantes, aussi agréables qu’un Toys’R us
envahit par les Gremlins.
Décadents et démesurés, les Maniacs
travaillent à leur anéantissement, en cultivant agonie, avilissement,
pratiquant chirurgie esthétique à outrance pour être toujours plus
monstrueusement beaux, corruption pour être toujours plus riche et puissant,
toujours plus de tout.
Skwak conte l’histoire de cette communauté au travers
de ses toiles rappelant les peintures aborigènes dans leur éclat, leur intensité
visuelle, dans la trame qui se dessine avec cette multitude d’éléments et
personnages formant comme un motif et puise également ses repères chez des
artistes tels que Combas ou Haring.
Pour sa première exposition personnelle à la galerie Addict, Skwak
proposera "Born to be a Maniac ",
soit la genèse de l’Histoire des Maniacs,
espèce en voie de développement. Comme une naissance artistique, Skwak propose d’infiltrer ces spécimens
en dévoilant la nature du Maniac.
Entre "Doom Generation"
de Gregg Araki, le dernier clip de Britney Spears, la Télé réalité et une
pointe de JT, Skwak tire et digère
son inspiration dans le monde, l’environnant et ses multiples écrans.
Transposant les préoccupations de notre vie quotidienne dans cette sphère
parallèle, il met en scène une vision de notre propre monde dont nous sommes
les acteurs absurdes, prisonniers, asphyxiés.
Ayant déjà offert une troisième dimension à ses Maniacs, il ne serait pas impossible de voir un jour s’animer le"Maniac World ". Bien
entendu, toute ressemblance avec des personnages existants ou ayant existé ne
serait que pure coïncidence…
Marie Groneau